L’usine de production béton bas carbone, Muance, est sortie de terre à Vatry
À Vatry, l’entreprise de Lionel Morenval, Muance, produit du béton contraint très compact et révolutionne la façon de construire des habitations modulaires en industrialisant son procédé.
(Article rédigé par Sophie Ughetto et publié par l’Union, le 14/12/2022)
Zone d’activité de Vatry, à côté de l’entrepôt XPO, un matin pale d’hiver comme on avait oublié qu’ils pouvaient en exister. Au milieu de ce paysage rendu opaque par le brouillard, un long bâtiment qui semble vide : à l’intérieur, au contraire, des gens ravis de la révolution qui s’y prépare. Leur enthousiasme tranche avec l’atmosphère glaciale du jour. Il y a, par exemple, Alexandre, tout sourire qui enlève sa casquette lorsqu’il salue son patron. Il était serveur dans l’Aisne. Ses yeux curieux trahissent son envie. Il est avide, depuis deux mois, de tout comprendre de cette société, et plus que satisfait de grandir en même temps que cette entreprise qui sort de terre.
Prendre possession des lieux
Ce long bâtiment vient tout juste de sortir de terre, il est opérationnel depuis la semaine dernière. Les employés conquis par l’inventivité de leur patron Lionel Morenval viennent d’y faire leurs premiers pas : c’était le 5 décembre. Auparavant ils étaient hébergés dans l’école In&Ma rue Saint-Dominique à Châlons. Ce hangar neuf sert aujourd’hui à assembler des modules d’habitation, jusqu’à une vingtaine, qui seront transportés presque entièrement terminés jusqu’à leur lieu d’implantation et leur adresse définitive.
Ce site est la propriété de la société Muance, un nom qui signifie « changement de tonalité » en langage musical. « Cela va bien avec le domaine de la construction parce que, pour arriver à tenir les exigences et les problématiques comme les surcoûts, cela exige qu’on sache changer de paradigme et que l’on s’adapte au changement de rythme, comme en musique », avait expliqué Lionel Morenval lors d’une précédente interview (L’union du 9 octobre 2021).
Pour commencer, sur place, on coule d’abord du béton ultraléger et très compact, calé au millimètre près sur la grande dalle qui sert à l’étaler. L’isolant est local lui aussi. Il s’agit de miscanthus, un procédé pour lequel Lionel Morenval s’est engagé auprès de l’agglomération de Châlons, pour aider à son développement.
La spécificité, on assemble tout sur place
Lorsqu’on aura coulé les dalles en béton bas carbone, il faudra assembler les pans de murs, intégrer les fenêtres, les portes… grâce à l’aide du menuisier à temps plein puis acheminer ces habitations qui seront à 90 % prêtes à l’emploi. Pour assembler, il suffit de savoir lire un plan type de montage de meubles. Tout le processus est simplifié, industrialisé et standardisé de manière à exécuter les opérations intuitivement.
Des modules d’habitation standard et industrialisés
Lionel Morenval explique : « Les 10 % qu’il reste à faire, nous les réalisons sur place : cela évite aux riverains d’avoir des mois de gêne occasionnée par les travaux ». Pour l’instant, le contrat qui l’occupe consiste en de l’habitat pour le bailleur social Nov’habitat à loyer modéré.
Au total, ce sont quatre programmes qui seront réalisés par Nov’Habitat avec Muance pour la construction de bâtiments collectifs et individuels : douze appartements de la rue de la Malterie, dix-huit avenue des Alliés à Châlons, puis neuf appartements à Haussimont et, pour finir, cinq maisons individuelles rue du Camp d’Attila, à Châlons.
SOURCES : l’Union.fr – Crédits photo : Camille Dupouët ; Aurélien Laudy